L’Assemblée nationale a rejeté lundi le projet de loi sur l’immigration, un coup de tonnerre politique qui sonne comme une déroute à la fois pour le ministre de l’Intérieur et pour le président de la République. Gérald Darmanin qui a reconnu un "échec personnel" s’est immédiatement rendu lundi soir à l’Élysée, où il a remis sa démission au président de la République qui l’a refusée.
Il reste donc aux commandes de son ministère mais que va devenir le texte de loi retoqué par les députés hier avant même d’avoir pu être discuté à l’Assemblée ? Après avoir été conforté par le chef de l’État à son poste, Gérald Darmanin a été chargé avec la Première ministre de "lever le blocage" et d’aboutir à un texte de loi "efficace". Pour cela plusieurs options étaient sur la table. Finalement l’exécutif a fait le choix de convoquer une commission mixte paritaire (CMP), sept députés et sept sénateurs, chargés de trouver un compromis.
Au bout du processus, vu la composition de la CMP, qui penche à droite, c'est un texte plus dur qui devrait en sortir. Il faudra alors repasser par la case Assemblée. Le risque est grand de voir une explosion de la majorité présidentielle et un recours au 49.3 pour le faire adopter définitivement. Le texte, en gestation depuis un an, visait notamment à faciliter les expulsions des étrangers jugés dangereux, tout en permettant la régularisation de travailleurs sans-papiers dans certains métiers en tension. Ce que Gérald Darmanin avait résumé par un "méchant avec les méchants, gentil avec les gentils". Son rejet semble marquer la fin du "en même temps" et plonge l’exécutif dans une crise politique.
C’est désormais au président de la République dans tirer les conclusions. Dans la majorité, les rumeurs de remaniement qui bruissaient à nouveau ces dernières semaines repartent de plus belle et désormais la perspective d’une dissolution revient également avec insistance.
Que va décider Emmanuel Macron à sept mois des élections européennes ? Que va devenir le projet de loi immigration ? Les jours d’Elisabeth Borne à Matignon sont-ils comptés ? Gabriel Attal pourrait-il lui succéder ?
Dans un sondage Odoxa réalisé fin novembre, 61 % des personnes interrogées estiment qu’Emmanuel Macron doit changer de Premier ministre. Toujours dans cette enquête, le ministre de l’Éducation est placé en tête pour occuper ce poste, avec 30 % de citations, devant son collègue à l’Économie, Bruno Le Maire (27 %) et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin (18 %). Chouchou des sondages, Gabriel Attal est désormais classé deuxième personnalité politique suscitant le plus d’adhésion derrière Édouard Philippe (44 % contre 38 %), avec une progression de 17 points depuis juin.
Nos experts :
- Hervé Gattegno, Directeur de la rédaction - Radio Classique
- Anne Rosencher, Directrice déléguée de la rédaction - "L’Express"
- Guillaume Daret, Grand reporter au service politique - France Télévisions
- Jérôme Jaffré,Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.france5.fr/emissions/c-dan...
| Facebook : / cdanslairf5
| Twitter : / cdanslairf5
Pas un événement important qui ne soit évoqué, expliqué et analysé dans C dans l’air. Tout au long de la semaine, les deux journalistes donnent les clés pour comprendre dans sa globalité un événement ou un sujet de première importance, en permettant aux téléspectateurs d'intervenir dans le débat ou de poser des questions par SMS ou Internet. Caroline Roux est aux commandes de l'émission du lundi au jeudi et Axel de Tarlé prend le relais le vendredi et le samedi.
Diffusion : tous les jours de la semaine à 17 h 30
Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé
Production : France Télévisions/Maximal Productions