Né le 6 janvier 1938 à El Mouradia (Alger), El Hachemi Guerouabi grandit à Bélouizdad (ex-Belcourt) où deux passions occupent son temps : le football et la musique.
Bon ailier droit, il jouera sa dernière saison en 1951-52, sous les couleurs de la Redoute AC. Au début des années 50, il commença à sintéresser à la musique et tout particulièrement à El-Anka, Mrizek, Hssissen, Zerbout et Lachab. Au music hall El Arbi, il se distingue en obtenant deux prix. Grâce à Mahieddine Bachetarzi, il rejoint lOpéra dAlger, en 1953 à 1954, où il chantera Magrounet Lehwadjeb qui fut un suceès.
Engagé à lOpéra comme chanteur, El Hachemi Guerouabi fera aussi de la comédie et jouera dans plusieurs pièces et dans de nombreux sketches dont Dahmane la chaire et Haroun Errachid. Après lindépendance, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes. En 1962 et face à linvasion des chansons occidentales et égyptiennes, il fallait trouver une place pour le chaâbi auprès des Jeunes. Guerouabi introduit des changements sur le genre et, avec EI barah, il aura beaucoup dimpact. Dans ce courant rénovateur auquel sopposeront les conservateurs, on trouvera aussi El Ankis et bien entendu le compositeur Mahboub Bati. Toutefois, El harraz et Youm EI Djemaâ ont la préférence de Guerouabi qui excelle dailleurs dans le mdih et les nabawiyates. Il effectue un pèlerinage à la Mecque en 1987. Guerouabi qui a commencé à taquiner la mandale à lâge de neuf ans a accumulé un capital immense grâce au contact et au travail assidu auprès de nombreux maîtres du genre.
Toutefois son prestige découle du fait quil a su apporter sa touche personnelle et broder une variante singulière sur létoffe commune quest le chaâbi. Il a interprété pour la plus grande joie de son auditoire ses propres créations et le répertoire traditionnel du melhoun, du chant classique gharnati et populaire comme le chaâbi et le hawzi. Il na jamais cessé en fait, même pendant les moments difficiles de sa carrière, dêtre à la hauteur de sa réputation, qui a largement dépassé les frontières nationales. A son actif, des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVIIè et XVlllè siècles. Il encourage son fils Mustapha à le suivre sur le même chemin et chanter en duo avec lui en 1990. Héritier populaire des grands maîtres du genre et figure emblématique de toute une génération, il renoue avec les textes fiévreux et les poésies qui ont fait sa renommée, dès et début des années 50. La voix suave légèrement éraillée, le " rescapé algérois dune musique qui sévaporait de plus en plus dans la variété refait, au début des années 90, un retour éblouissant avec un CD sorti chez Sonodisc, en France, Le chaâbi des maîtres. Cithare, piano, tablas, violons, banjos et guitare constituent linstrumentation dun répertoire classique revitalisé et toujours distillé en arabe dialectal. avec une diction et une sérénité extraordinaire.
El-Hachemi Guerrouabi sest éteint dans la nuit du 17 juillet 2006 des suites dune attaque cardiaque qui la plongé dans un coma profond. Hospitalisé quelques jours auparavant pour insuffisance respiratoire, il na pu sortir de son coma et son état de santé sest rapidement détérioré. On le savait très affecté par lopération subie pour un diabète, en février 2005 à lhôpital Saint-Louis à Paris, opération qui lui avait valu dêtre amputé dune jambe. Mais on se souviendra surtout que devant linsistance des messages parvenant dAlger, El Hachemi Guerouabi a donné, le 4 juillet 2005, un récital de plus de trois heures dans un Théâtre de verdure tout acquis au maître. Il est vrai que lartiste était considéré comme lun des principaux représentants du chaâbi dAlger, un genre citadin dérivé de la tradition andalouse.
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/El_Hache...