Le Kremlin montre les muscles. L’armée russe a annoncé mercredi 20 avril le premier tir d’essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme “sans équivalent” (voir la vidéo en tête de cet article).
“C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive”, a déclaré Vladimir Poutine.
“Je souligne que seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat”, a-t-il ajouté, lors d’une annonce diffusée à la télévision.
“Pas de limites en matière de portée”
Selon Vladimir Poutine, le missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération Sarmat est capable de “déjouer tous les systèmes anti-aériens modernes”. Dans une vidéo, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a affirmé que le tir avait lieu à 15H12 (heure locale) depuis l’aire de lancement de Plessetsk, dans la région d’Arkhanguelsk (nord-ouest).
Selon cette source, le missile a atteint ensuite comme prévu une cible sur un autre terrain militaire, celui de Koura, sur la péninsule russe du Kamtchatka, en Extrême-Orient, à plus de 5.000 kilomètres de là.
“Après la fin du programme d’essais, le Sarmat entrera dans les forces stratégiques russes”, a ajouté Igor Konachenkov. Les forces “stratégiques”, dans leur définition large, sont notamment conçues pour intervenir en cas de guerre nucléaire.
Le Sarmat porte le nom d’un peuple nomade ayant vécu pendant l’Antiquité autour de la mer Noire, entre la Russie et l’Ukraine actuelles. Ce nouvelle arme fait partie d’une série d’autres missiles présentés en 2018 comme “invincibles” par Vladimir Poutine. On y trouve également les missiles hypersoniques Kinjal (“poignard”) et Avangard.
En mars, Moscou a affirmé avoir utilisé pour la première fois le Kinjal contre des cibles en Ukraine. D’un poids dépassant 200 tonnes, le Sarmat est censé être plus performant que son prédécesseur - le missile Voïevoda d’une portée de 11.000 km.
En 2019, Vladimir Poutine avait affirmé que le Sarmat n’avait “pratiquement pas de limites en matière de portée” et qu’il était capable de “viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud”.
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